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Un succès avéré depuis un quart de siècle!
Tout a commencé par le souhait de Fritz Gerber de créer une fondation pour son 70e anniversaire. Le dirigeant économique d’envergure internationale voulait ainsi témoigner sa gratitude pour la longue carrière professionnelle bien remplie qui avait été la sienne à la tête de la Zurich Assurance et de Roche. Je me souviens encore parfaitement des discussions que nous avons menées à l’époque. Au départ, Fritz Gerber était très sceptique. Et ce pour deux raisons: avec la franchise qu’on lui connaît, il disait qu’il ne voulait pas ériger un monument à sa propre gloire. Et il avait vu trop de personnes riches créer une fondation pour, en résumé, sauver le monde. Pour le dire encore plus concrètement avec les mots de ce fils de menuisier de Huttwil, aussi charismatique que pragmatique: «Sauver le monde, nous pouvons tous le faire, mais atteindre des résultats mesurables en surmontant des problèmes concrets, c’est réservé à quelques-uns».
Dans l’une de ses dernières interviews, il y a cinq ans, Fritz Gerber avait expliqué comment nous avions trouvé un terrain d’entente pour créer sa fondation: «L’idée de donner leur chance à des jeunes particulièrement doués qui, sinon, ne l’auraient pas, m’intéressait depuis longtemps déjà. Le concept de cette aide individuelle ciblée, octroyée sur la base d’une analyse précise de la situation, m’a semblé pertinent. Les dernières années nous ont donné raison. Dès sa première année, la fondation a obtenu des résultats tangibles. Bien sûr, notre travail n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, car, chaque année, nos ressources ne nous permettent de promouvoir qu’un certain nombre de jeunes talents. Mais c’est beaucoup plus que de se battre contre des moulins à vent sans produire le moindre effet.»
Depuis maintenant vingt-cinq ans, notre fondation s’engage sans relâche et relève ses défis avec succès. Trois chiffres étayent ce constat.
Depuis 1999, nous avons accepté quelque 2750 demandes et aidé ainsi de manière ciblée de jeunes gens talentueux à concrétiser leurs souhaits de formation et de perfectionnement.
Nous avons consacré à cette mission près de 33 millions de francs au total. Ce chiffre atteste également la bonne gestion des ressources de notre fondation, qui avait démarré avec un capital de 20 millions de francs.
Le montant moyen du soutien accordé par demande et par an est de 12000 francs. C’est plus que ce que beaucoup d’autres fondations de soutien allouent… mais souvent insuffisant pour que les jeunes puissent poursuivre leurs objectifs sans soucis financiers. Le manque fréquent de souplesse des pouvoirs publics en matière de bourses et de crédits d’études ne facilite pas le financement d’une formation.
C’est, je tiens à le souligner ici, une grande joie, et même un privilège, de pouvoir aider tant de jeunes gens à développer leurs talents et à atteindre des sommets. Grâce aux rapports réguliers que notre bureau exige des bénéficiaires depuis le début de nos activités, le Conseil de fondation peut également suivre leur carrière au fil des ans. Nous voyons ce que les jeunes parviennent à accomplir – que ce soit dans les domaines de la culture, de l’artisanat ou du sport de haut niveau – avec de l’assiduité, de la persévérance, de la ténacité, la focalisation nécessaire et la capacité à surmonter les échecs. Je suis toujours fasciné par les parcours de vie des talents que nous soutenons. Bien sûr, tous ne peuvent pas devenir champions olympiques comme Dario Cologna ou Marco Odermatt. Et tous ne parviennent pas à percer au niveau international comme le pianiste Teo Gheorghiu. Néanmoins, beaucoup de «nos» jeunes artistes, professionnels et sportifs réalisent des performances de haut niveau et servent ainsi de modèle à d’autres jeunes. Et, je dois l’admettre, nous en sommes fiers.
Remerciements
Notre fondation doit son succès à de nombreuses personnes. Je souhaite profiter de cette occasion pour les remercier, en commençant par Fritz et Renate Gerber, sans lesquels notre fondation n’aurait pas vu le jour. Nous sommes heureux que Renate Gerber, après de nombreuses années à la vice-présidence de notre fondation, suive encore aujourd’hui le cours de nos travaux en sa qualité de membre d’honneur du Conseil de fondation. Je tiens également à remercier tous les autres membres, anciens et actuels, du Conseil de la fondation pour leur précieux engagement. Mes remerciements s’adressent aussi tout particulièrement aux collaboratrices et collaborateurs de notre bureau pour leur implication particulière, leur grand professionnalisme et leur fidélité. Notre directrice depuis plus de vingt ans, Stéphanie Ramel, s’entretient ainsi chaque jour personnellement avec les jeunes qui espèrent recevoir nos conseils et notre aide, qui lui font part de leurs préoccupations et de leurs problèmes, mais aussi et surtout, heureusement, de leurs réussites dans leur formation initiale ou continue. Stéphanie Ramel est la tête, le cœur et l’âme de notre fondation. Je tiens également à remercier chaleureusement notre responsable du secteur Sport, Max Heinzer, qui, menant lui-même une exceptionnelle carrière de sportif de haut niveau, est un modèle pour nombre de candidats, sans oublier mon partenaire commercial de longue date, Fritz Frischknecht, qui s’occupe des finances de la fondation avec beaucoup de finesse et d’acuité. Tous nous permettent d’accompagner et de promouvoir chaque année plus d’une centaine de talents.
Enfin, je tiens à remercier nos organisations partenaires, sur les compétences desquelles nous pouvons compter depuis de nombreuses années, parfois même depuis notre création. Ces partenaires attirent notre attention sur des talents qui méritent un soutien et prennent aussi en charge la plupart du temps une partie des clarifications techniques sur lesquelles repose chaque décision. Cette collaboration est très enrichissante.
Les vingt-cinq premières années sont désormais derrière nous et c’est avec entrain et enthousiasme que nous avons entamé la 26e année. Nous nous réjouissons d’ores et déjà d’accueillir de nombreux jeunes particulièrement doués pour les soutenir et les accompagner dans une étape importante de leur vie et de leur parcours professionnel.
Urs Lauffer
Rapport d’activité 2023
But de la fondation
Depuis vingt-cinq ans déjà, notre fondation a pour objectif exclusivement dans un souci d’utilité publique de soutenir de jeunes talents qui résident en Suisse, en leur accordant des aides pour le financement d’une formation, d’un perfectionnement ou d’une formation continue. Nous apportons notre aide là où les subventions publiques s’avèrent insuffisantes ou inexistantes. Pour cela, nous attribuons une aide personnalisée que nous versons à chaque talent au moyen d’une contribution financière directe. Les personnes de 10 à 25 ans peuvent bénéficier de cette aide. Nous prenons en considération les demandes relevant du secteur de l’enseignement (hautes écoles spécialisées incluses), de l’artisanat, de la culture et du sport. Les demandes émanant de candidats inscrits dans des universités et des EPF ne peuvent malheureusement pas être retenues. Le bureau est dirigé par Stéphanie Ramel, avec le soutien de Max Heinzer (responsable du secteur Sport) et de Fritz Frischknecht (Finances).
Demandes acceptées et activités
En 2023, le Conseil de la fondation a reçu 223 candidatures (contre 236 en 2022), dont 97 ont été acceptées (contre 100 en 2022), pour un montant global de 1 439 000 francs (1 534 000 francs en 2022). Nos aides ont été réparties entre le domaine des arts (environ 37 %), du sport (46 %) et autres (17 %), dont talents particuliers.
Le Conseil de la fondation
Le Conseil de la fondation Fritz Gerber se compose de 10 membres, nommés pour une période de deux ans. Le mandat en cours s’achèvera le 31 décembre 2024. Urs Lauffer assume la fonction de Président depuis le 1er janvier 2005. Le Conseil de la fondation s’est réuni à trois reprises durant l’exercice sous revue. Les séances portent toutes essentiellement sur l’examen et l’approbation des différentes demandes de soutien soumises par le bureau. Le Conseil de la fondation traite également les affaires statutaires (comptes annuels, rapport annuel, rapport de l’organe de révision) et évalue l’efficacité du soutien financier apporté aux jeunes talents. Il analyse l’efficacité de notre travail ainsi que la rentabilité des ressources mises en œuvre par la fondation. Au regard de ces informations et en fonction de chaque cas, le Conseil adapte, au besoin, les principales orientations des années à venir. Enfin, le Conseil de la fondation gère l’ensemble des questions financières (incluant le contrôle régulier du respect des directives de placement et, le cas échéant, leur révision) et vérifie l’activité du bureau.
Siège du bureau
À la fin de l’exercice sous revue, le bureau a emménagé dans de nouveaux locaux, au 3e étage Stampfenbachstrasse 125, à Zurich (8006).
Finances
La fondation finance principalement son activité à partir des revenus du capital. Au cours de l’exercice sous revue, les marchés financiers ont enregistré des résultats contrastés selon la catégorie d’actifs. Fort heureusement, la fondation a réalisé un gain financier de quelque 1,2 million de francs en 2023. En dépit du recul du capital de l’organisation en fin d’exercice, qui est passé à 25,5 millions de francs, nous pourrons continuer à distribuer ces prochaines années le même volume de dividendes.
Présentation des comptes
Depuis 2005, nous présentons les comptes annuels de notre fondation conformément aux normes Swiss GAAP RPC 21. Cette présentation, spécialement conçue pour les organisations d’utilité publique, permet de garantir un niveau de transparence élevé.
Au nom du bureau, je remercie de tout cœur celles et ceux qui nous permettent, grâce à leur aide, de mener à bien notre activité de soutien aux jeunes talents.
Stéphanie Ramel
Chiffres clés en CHF
Contributions de soutien | |
---|---|
2023 | 1 534 000 CHF |
2022 | 1 439 000 CHF |
Capital de l’organisation | |
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2023 | 25 943 000 CHF |
2022 | 25 532 000 CHF |
Nouveaux succès pour l’«équipe Heinzer»
Depuis sept ans, notre fondation soutient de jeunes athlètes particulièrement doués qui forment l’«équipe Heinzer». Chacune et chacun bénéficie d’un soutien de 20 000 francs par an pendant plusieurs années et de l’encadrement de Max Heinzer, escrimeur suisse de haut niveau depuis de nombreuses années et responsable du secteur Sport. Marco Odermatt, meilleur skieur de notre temps, et Joel Wicky, roi de la lutte en titre, ont compté parmi les premiers membres de l’équipe.
Athlétisme: trois finalistes
Les quatre membres de la section d’athlétisme de l’«équipe Heinzer» se sont qualifiés l’été dernier pour les championnats du monde de Budapest. Alors que Ricky Petrucciani n’a malheureusement pu participer qu’au relais mixte 4x400 m en raison d’une blessure, Angelica Moser, Jason Joseph et Simon Ehammer se sont qualifiés pour la finale dans leur discipline respective – une excellente performance d’équipe. Angelica Moser a ainsi décroché une sensationnelle 5e place au saut à la perche. Jason Joseph est le premier Suisse à se qualifier pour la finale d’un championnat du monde de sprint. Sa 7e place au 110 m haies est un très bon résultat, même s’il espérait mieux. Simon Ehammer, qui a réalisé une bonne saison 2023, a joué de malchance en finale du concours de saut en longueur et n’a terminé «que» neuvième.
Performance convaincante pour Dominic Stricker
«Notre» joueur de tennis Dominic Stricker a lui aussi réalisé une belle saison. On se souvient notamment de sa brillante performance à l’US Open où il a sorti le septième joueur mondial Stefanos Tsitsipas, se qualifiant ainsi pour la première fois pour le troisième tour de son troisième Grand Chelem.
De jeunes talents déterminés
Du rêve d’enfant à la réalité de la scène
Mon rêve de devenir actrice de comédie musicale a commencé lorsque j’étais enfant, dans le fauteuil en velours rouge d’un théâtre londonien. Suivez mon parcours, de mon premier rôle principal à Cham jusqu’à ma place tant convoitée à la Mountview Academy de Londres.
Lou VogelDes prouesses au galop: mon parcours de voltigeuse
J’ai découvert la danse classique à l’âge de quatre ans, et ma fascination pour le mouvement ne m’a plus quittée. La voltige est devenue mon univers, une combinaison de sport et d’art, des envolées à dos de cheval, des limites sans cesse repoussées.
Mara HoferLes cordes de la vie
Le violoncelle fait partie de ma vie depuis ma plus tendre enfance. Un voyage de Bâle à Londres, la passion pour la musique et un lien profond avec mon instrument ont façonné mon parcours. Aujourd’hui, j’étudie à la Royal Academy of Music, grâce au précieux soutien de la Fondation Fritz Gerber.
Sena BielanderMon parcours dans le monde de la céramique
Depuis que je suis enfant, je suis fasciné par les matériaux, une passion qui s’est éveillée grâce au soutien de mon père et à ma formation de polydesigner 3D. Aujourd’hui, j’approfondis mes connaissances et mes compétences dans l’art ancien et varié de la céramique à l’École d’Arts Visuels.
Till Herion