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Frontières fermées et caisses vides
Les répercussions de la pandémie de COVID-19 ont déjà fait couler beaucoup d’encre. Les graves conséquences sanitaires, surtout chez les personnes âgées, ont été bien entendu particulièrement mises en avant, suivies par les pertes économiques qui ont été causées par le coronavirus en raison de sa propagation à l’échelle mondiale, et continuent de l’être. Je souhaite à présent décrire les bouleversements, provoqués par la pandémie en Suisse l’année dernière dans le domaine du soutien aux jeunes talents, auxquels notre fondation a été confrontée de manière très concrète.
J’identifie deux répercussions principales. D’une part, la fermeture généralisée des frontières a longtemps rendu difficile, voire impossible, les projets d’études ou de formations initiales et continues à l’étranger de nombreux jeunes talents. Maintes offres ont certes été proposées sur Zoom ou Skype, du moins en partie de manière virtuelle. Mais c’est justement dans nos deux principaux domaines de soutien, à savoir le sport et la culture, que les rencontres physiques internationales ont une importance déterminante. L’annulation en 2020 de nombreux championnats et compétitions, ainsi que de la plupart des séjours à l’étranger et des représentations de jeunes musiciens, comédiens et danseurs a bouleversé les projets à moyen et à long terme de nombreux jeunes talents, empêché ou tout du moins reporté l’obtention de diplômes et ainsi entravé la réalisation des objectifs de carrière.
D’autre part, le soutien des pouvoirs publics aux jeunes talents a fortement reculé, principalement pour des raisons financières. En effet, les communes, les cantons et la Confédération sont bien évidemment contraints de revoir leurs priorités budgétaires et d’utiliser de manière ciblée les moyens disponibles pour tenter d’atténuer, au moins en partie, l’impact de la pandémie de COVID-19 sur l’économie et les salariés. Je considère cette définition des priorités à court et à moyen terme comme pertinente, même si elle se fait – et se fera également au cours des années à venir – au grand détriment des activités de l’État qui ne relèvent pas de ce qui est absolument essentiel, mais de ce qui est souhaitable. Ne nous leurrons pas: si le soutien aux jeunes talents est important, la pandémie contraint le secteur de l’éducation à concentrer actuellement ses efforts sur la réalisation des objectifs prioritaires des écoles et des universités.
Dans ce contexte, les initiatives privées de soutien sont d’autant plus importantes, comme ces derniers mois nous l’ont montré de manière saisissante. Un grand nombre des demandes que nous avons reçues portaient principalement sur une aide financière transitoire, pour pouvoir financer les prolongations inéluctables de formations continues et les inévitables parcours alternatifs jusqu’à l’objectif de formation. Dans certains cas, nous avons été contraints d’agir vite, ce qui n’a pas toujours été aisé étant donné que le fonctionnement de notre bureau a également été en partie altéré au cours des différentes phases de restrictions ordonnées par les autorités. Grâce à l’engagement soutenu de notre bureau, mais aussi du Conseil de la fondation, nous sommes parvenus à limiter les retards dans la prise de décisions et à trouver, en 2020 également, des solutions sur mesure pour de nombreux jeunes talents.
Au cours de l’exercice sous revue, nous avons ainsi accepté plus d’une centaine de demandes pour un montant légèrement supérieur à 1,5 million de francs. Nous avons également pu mener les entretiens personnels avec les jeunes et leurs parents dans le cadre habituel, tout en respectant les consignes des autorités. J’ai été particulièrement touché par la joie de nombreux demandeurs de pouvoir mener à nouveau un entretien personnel dans les locaux de notre bureau au Haus zum Paradies, au terme d’une longue période d’isolement.
Je remercie toutes celles et tous ceux, en particulier notre directrice Stéphanie Ramel et notre responsable du secteur Sport Max Heinzer, qui ont permis ces accomplissements et bien d’autres encore en cette année de pandémie 2020.
En 2021, j’espère que notre fondation parviendra, au sens propre comme au sens figuré, à repousser les frontières et à faire en sorte que les projets et espoirs du plus grand nombre possible de jeunes talents deviennent réalité.
Urs Lauffer
Rapport d’activité 2020
Depuis vingt-deux ans déjà, notre fondation a pour objectif – exclu-
sivement dans un souci d’utilité publique – de soutenir de jeunes talents qui résident en Suisse, en leur accordant des aides pour le financement d’une formation, d’un perfectionnement ou d’une formation continue. Nous apportons notre aide là où les subventions publiques s’avèrent insuffisantes ou inexistantes. Pour cela, nous attribuons une aide personnalisée que nous versons à chaque talent au moyen d’une contribution financière directe. Les personnes de 10 à 25 ans peuvent bénéficier de cette aide. Nous prenons en considération les demandes relevant du secteur de l’enseignement (hautes écoles spécialisées incluses), de l’artisanat, de la culture et du sport. Nous ne pouvons malheureusement pas donner suite aux demandes émanant de candidats inscrits dans des universités ou des EPF.
Depuis la création de la fondation, le bureau est dirigé dans le cadre d’un mandat par Lauffer & Frischknecht, une société de conseil en communication.
En 2020, le Conseil de la fondation a reçu 240 candidatures, dont 104 ont été acceptées (contre 112 en 2019), pour un montant global de 1 489 000 francs (contre 1 476 000 francs en 2019). Nos aides ont été réparties entre le domaine des arts (27%), du sport (51%) et autres (22%, dont talents particuliers). En outre, 136 demandes ont été rejetées.
Le Conseil de la fondation Fritz Gerber se compose de 10 membres, nommés pour une période de deux ans. Le mandat en cours s’achèvera le 31 décembre 2022.
Le Conseil de la fondation s’est réuni à trois reprises durant l’exercice sous revue. Tandis que la réunion du printemps a dû se dérouler sous la forme d’une visioconférence, les deux autres se sont tenues en présentiel à Zurich et à Bâle. Les séances portent essentiellement sur l’examen des différentes demandes de soutien présentées par le bureau. Le Conseil de la fondation traite également les affaires statutaires (comptes annuels, rapport annuel, rapport de l’organe de révision) et évalue l’efficacité du soutien financier apporté aux jeunes talents. Il analyse l’efficacité de notre travail ainsi que la rentabilité des ressources mises en œuvre par la fondation. Au regard de ces informations et en fonction de chaque cas, le Conseil adapte, au besoin, les principales orientations de notre fondation. Enfin, le Conseil de la fondation gère l’ensemble des questions financières (incluant le contrôle régulier du respect des directives de placement et, le cas échéant, leur redéfinition) et vérifie l’activité du bureau.
La fondation finance principalement son activité à partir des revenus du capital, ce qui n’a pas été chose aisée au cours de l’exercice sous revue. Elle est néanmoins parvenue à dégager un bénéfice sur titres à hauteur de 142 000 francs. En outre, la fondation remercie chaleureusement ses généreux donateurs dont les legs et autres dons ont atteint 1,2 million de francs.
Le capital de l’organisation s’élevait en fin d’exercice à 30,6 millions de francs. Ainsi, nous pourrons continuer ces prochaines années à distribuer le même volume de dividendes, à savoir entre 1,2 et 1,5 million de francs par an.
Depuis 2005, nous présentons les comptes annuels de notre fondation conformément aux normes Swiss GAAP RPC 21. Cette présentation, spécialement conçue pour les organisations d’utilité publique, permet de garantir un niveau de transparence élevé.
Au nom du bureau, je remercie de tout cœur celles et ceux qui nous permettent, grâce à leur aide, de mener à bien notre activité de soutien aux jeunes talents.
Stéphanie Ramel
Chiffres clés en CHF
Contributions de soutien | |
---|---|
2020 | 1 489 000 CHF |
2019 | 1 476 000 CHF |
Capital de l’organisation | |
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2020 | 30 668 000 CHF |
2019 | 31 095 000 CHF |
Fritz Gerber, 1929–2020
Le décès de notre fondateur nous a profondément touchés. Fritz Gerber nous a quittés le dimanche 10 mai 2020, à l’âge de 91 ans. Jusqu’à la fin, sa fondation et tout particulièrement le bien-être personnel des jeunes talents que nous soutenons lui ont tenu à cœur. Plusieurs fois par semaine, il appelait Stéphanie Ramel et moi-même pour se tenir au courant des affaires de la fondation.
À présent, l’impressionnante voix de notre président d’honneur s’est éteinte à jamais. Nous sommes tristes, mais aussi très reconnaissants d’avoir pu travailler en toute confiance pendant si longtemps avec cette personnalité de notre siècle.
J’ai rencontré Fritz Gerber en 1983, au plus fort d’une carrière professionnelle sans comparaison, même à l’échelle mondiale. À l’époque, il était président du conseil d’administration et CEO de Zürich Versicherungs-Gesellschaft et de Roche. Parallèlement, il assumait la vice-présidence de Nestlé et siégeait au conseil d’administration de l’ancien Schweizerische Kreditanstalt (SKA) et d’IBM Monde. En un mot, il a accompli une somme de travail monumentale – qui plus est avec brio – qui serait impensable de nos jours. Originaire de Huttwil, Fritz Gerber a été colonel dans l’artillerie et commandant de régiment, et a œuvré dans différentes institutions culturelles nationales et internationales. La famille a également toujours beaucoup compté pour lui. Aussi était-il particulièrement heureux de voir trois générations de sa famille, son épouse Renate Gerber, sa fille Regula Gerber et sa petite-fille Kimberly Barrier, siéger au sein de notre Conseil de la fondation.
En 1998, peu avant son 70e anniversaire, Fritz Gerber m’a parlé de son idée de créer une fondation pour soutenir les jeunes gens particulièrement talentueux. Et comme souvent dans le parcours de Fritz Gerber, tout s’est enchaîné très vite: dès 1999, la fondation Fritz Gerber aux côtés des jeunes talents voyait le jour, avec une confortable dotation financière de vingt millions de francs. Fritz Gerber a présidé sa fondation jusqu’à fin 2004, et a siégé au Conseil de la fondation jusqu’à fin 2012. Même au cours des dernières années de sa vie, il a participé activement et avec intérêt à chacune des séances du Conseil de la fondation, en sa qualité de président d’honneur, enrichissant le travail de notre organe de direction par sa personnalité unique.
Nous tous, et moi en particulier, sommes profondément reconnaissants envers Fritz Gerber. Sa créativité sans bornes, son talent hors du commun et ses
impressionnantes qualités de dirigeant ont marqué de nombreuses personnes. La perpétuation de l’œuvre de sa vie grâce à sa fondation nous motive et nous oblige.
Sculpté il y a quelques années par l’un des jeunes artistes soutenus par la fondation, le buste de Fritz Gerber qui se trouve dans les locaux de notre bureau veille sur notre futur travail et nous rappelle le grand homme qu’il était.
Du rêve à la réalité
Du rêve d’enfant à la réalité de la scène
Mon rêve de devenir actrice de comédie musicale a commencé lorsque j’étais enfant, dans le fauteuil en velours rouge d’un théâtre londonien. Suivez mon parcours, de mon premier rôle principal à Cham jusqu’à ma place tant convoitée à la Mountview Academy de Londres.
Lou VogelDes prouesses au galop: mon parcours de voltigeuse
J’ai découvert la danse classique à l’âge de quatre ans, et ma fascination pour le mouvement ne m’a plus quittée. La voltige est devenue mon univers, une combinaison de sport et d’art, des envolées à dos de cheval, des limites sans cesse repoussées.
Mara HoferLes cordes de la vie
Le violoncelle fait partie de ma vie depuis ma plus tendre enfance. Un voyage de Bâle à Londres, la passion pour la musique et un lien profond avec mon instrument ont façonné mon parcours. Aujourd’hui, j’étudie à la Royal Academy of Music, grâce au précieux soutien de la Fondation Fritz Gerber.
Sena BielanderMon parcours dans le monde de la céramique
Depuis que je suis enfant, je suis fasciné par les matériaux, une passion qui s’est éveillée grâce au soutien de mon père et à ma formation de polydesigner 3D. Aujourd’hui, j’approfondis mes connaissances et mes compétences dans l’art ancien et varié de la céramique à l’École d’Arts Visuels.
Till Herion