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Novembre 2001 – décembre 2022: une vie en accéléré

Pauline Calame

Peintre décoratrice

2001–2017 
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours peint. C’était ma manière de «parler». Ma vie a commencé avec trois mois d’avance, aux urgences de néonatologie d’un hôpital bâlois. C’est peut-être cet événement qui a fait de moi une enfant «spéciale». Je vivais la plupart du temps dans mon propre monde, me sentant étrangère dans celui des autres. Au jardin d’enfants, mes dessins avaient conduit la maîtresse à me qualifier d’«attardée»: je ne représentais pas des arbres et des maisons, mais des foetus dans le ventre maternel. Il est vrai que mes dessins étaient un peu informes, et si l’on s’attendait à voir des maisons et des arbres, on ne discernait pas ce dont il s’agissait. Il y a une image sur laquelle on voit un examinateur qui, depuis son bureau, s’adresse à un singe, une girafe, un pingouin, un éléphant et un lion, en ces termes: «Pour que l’épreuve soit juste, vous allez tous devoir grimper à cet arbre.» C’est ainsi que je me sentais à l’école: comme un pingouin, très à l’aise dans l’eau, mais à qui l’on demande de grimper à un arbre. Désespoir! Heureusement, j’avais ma mère de mon côté. En 2013, elle organisa une grande exposition où les enfants du village, dont moi, purent présenter leurs dessins. C’est à cette occasion que j’entendis pour la première fois parler du «syndrome du savant», qui fut lui-même relié à un syndrome d’Asperger. Eureka! Il y avait donc une explication à ma manière d’être! Ma scolarité s’en trouva quelque peu allégée, mais on me demandait toujours de grimper aux arbres... 

2018 
La «libération» survint lorsque je réussis l’examen d’entrée du cours préparatoire de l’École de design de Bâle. Pendant deux ans, je pus enfin m’adonner à ce pour quoi j’étais faite! Pauline Calame Artiste, peintre décoratrice Après ce cursus préparatoire, je passais une année de plus à peindre dans mon petit atelier chez moi, tout en suivant avec beaucoup de joie les cours de peinture d’Urs Glaser et Anja Ganster. Je compris que je voulais apprendre les vieilles techniques, peindre à l’huile et m’approprier un certain savoir-faire artistique. Ce n’est pas dans une école d’art «classique», dont les cours sont aujourd’hui si conceptuels, que j’allais trouver cela. 

2021 
Une amie de ma mère m’apprit l’existence de l’Institut supérieur de peinture Van der Kelen-Logelain, à Bruxelles. Un lieu hors du temps où l’on peut apprendre des techniques anciennes qui utilisent les illusions d’optique pour peindre des murs et des plafonds en trompe-l’oeil, pour leur donner par exemple l’apparence du bois ou du marbre. Bruxelles, (ma) porte sur le monde! Ce fut le semestre le plus intense et le plus incroyable de ma vie. J’en repartis riche d’un savoir-faire rare dans le domaine de la peinture décorative, et avec le rêve d’accomplir dans ce domaine des oeuvres de haut niveau. 

2022 
Ce souhait m’a menée de Bruxelles à Agen, dans le Sud de la France, dans l’atelier d’un maître du genre: Michel Nadaï. Je suis restée chez lui trois mois, durant lesquels j’ai progressé, appris de nouvelles finitions et eu la possibilité, sous son oeil expert, de me présenter à la prochaine édition du «Meilleur ouvrier de France» qui se déroule tous les quatre ans! Un immense merci à la Fondation Fritz Gerber! Sans vous, mes expériences à Bruxelles et Agen n’auraient jamais été possibles!

Pauline Calame

mars, 2023

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De fil en aiguille

Tabea Bolliger voulait vivre pleinement sa passion pour le bricolage et a opté pour le métier de couturière de théâtre. Aujourd’hui, elle est ravie de pouvoir consacrer son quotidien à déchirer des pantalons et à modeler des ventres en mousse.

Tabea Bolliger
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accordéoniste de jazz et London

Mon premier trimestre à la Royal Academy of Music de Londres, dans le cadre de ma première année d’études, a été riche en événements.

Anatole Muster