Nalani Buob
tennis en fauteuil
Baar – 2011
J’avais 10 ans, j’étais une fillette timide et j’ai commencé le tennis en fauteuil. J’étais en 5e classe et je me débattais avec l’école. Le sport? Cela me paraissait une activité inaccessible pour quelqu‘un en fauteuil roulant. J’évoluais depuis toujours avec des personnes valides et n’avais jamais vu un enfant comme moi. À l’époque, je croyais être la seule personne au monde en fauteuil roulant et ne jamais pouvoir faire des choses aussi incroyables que les jeunes de mon âge, ni alors ni plus tard. J’en ris quand j’y repense aujourd’hui. Du haut de mes 21 ans, j’ai à coup sûr fait des choses plus intéressantes que bien d’autres personnes de mon âge. Je ne dis pas que d’autres ne vivent pas des moments extraordinaires, mais ils ne pourront jamais jouer au tennis en fauteuil. Et que moi, je puisse faire quelque chose que beaucoup ne peuvent pas faire et ne feront jamais, je trouve ça vraiment génial.
Quand j’avais 10 ans, j’étais donc une petite fille timide, accrochée à ses parents et, par rapport à aujourd’hui, dépendante.
C’est cette posture que mon professeur de 5e, M. Marcel Boss, a voulu m’aider à changer. Il a cherché sur Internet des propositions d’activités sportives à destination des enfants en fauteuil roulant et a trouvé un cours de tennis en fauteuil, aujourd’hui ma passion. À l’époque, toute jeune adolescente, j’ai énormément rechigné à venir faire un essai au cours de découverte. Heureusement, ma mère a réussi à me convaincre et nous avons pris le train pour Cham, toutes les deux. Je devais plus tard faire le trajet toute seule. Je venais de franchir une première étape vers mon autonomie.
Coup de foudre
Balle et raquette m’ont conquise corps et âme dès le premier contact. Par la suite, je n’ai jamais manqué un entraînement avec Thomas Waltenspühl. À l’époque, le trajet en train était une véritable odyssée. Aujourd’hui, c’est devenu une broutille pour moi qui me rends seule en avion aux quatre coins de la planète pour vivre ma passion, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Vue sous cet angle, Nalani la timide s’est évaporée!
Dix ans plus tard, en 2021
Je pars dans une heure pour l’aéroport de Zurich, où je prendrai le vol de 22 h 40 pour Tokyo. Douze heures pour intégrer le fait que j’ai bel et bien réussi à me qualifier aux Jeux paralympiques! Je n’arrive toujours pas à réaliser... Lorsque j’ai su que j’allais réaliser le rêve de la Nalani de 11 ans, je n’ai pu retenir mes larmes (et elles coulent aussi à l’heure où j’écris ces lignes). Je suis vraiment impatiente de vivre cette expérience et me promets de profiter simplement de chaque instant, quels que soient mes résultats.
Septembre 2021, de retour en Suisse
J’ai fait le voyage et j’ai donné le meilleur lors des matchs. J’ai malheureusement été éliminée en huitième de finale. Ces parties restent cependant mes plus belles. Si j’avais mieux joué quelques balles décisives, les choses auraient pu être tout autres. C’est consciente de cela et enrichie d’une bonne dose d’expérience que je suis montée quelques jours plus tard dans l’avion qui me ramenait à Zurich. À présent, j’attends avec impatience Paris 2024 pour y présenter la nouvelle Nalani, encore plus performante.
Nalani Buob
décembre, 2021
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Malgré l’annulation des compétitions, Anne-Sophie Koller s’engage pleinement dans son domaine, aménage une salle d’escalade et part à la découverte du paysage rocheux suisse.
Anne-Sophie KollerDe fil en aiguille
Tabea Bolliger voulait vivre pleinement sa passion pour le bricolage et a opté pour le métier de couturière de théâtre. Aujourd’hui, elle est ravie de pouvoir consacrer son quotidien à déchirer des pantalons et à modeler des ventres en mousse.
Tabea Bolliger